la fantômerie

Asha sort de son sac une canette d'un vert fluo radioactif avant de la faire rouler vers le pasteur (toujours partager, même les sous marques de boissons énergisantes) et d'en sortir une nouvelle qu'elle s'empresse d'ouvrir dans un pshitt. Elle a les mains qui tremblent un peu et de là où est Gabriel, il pourrait presque entendre cogner son cœur trop caféiné. La photographe prend une première gorgée qui n'en finit pas, trouvant du réconfort dans le goût sucré de sa boisson et à l'idée que bientôt, elle se sentira de nouveau d'attaque (ou plutôt nerveuse comme Asha l'est toujours depuis qu'elle a remplacé l'eau par la redbull lowcost). Ses doigts pianotent un peu sur le bureau recouvert de boîtes de cierges devant lequel elle est assise, ses yeux montent vers l'horloge et elle soupire. "Milo finit son entraînement à dix-neuf heures, faut pas que je traîne." Comme si c'est son genre de traîner, comme si on l'a vu traîner une fois en six ans. Elle se redresse sur sa chaise, elle a l'air un peu gêné quand elle ouvre de nouveau la bouche. "Comment tu vas ?" Trois mots, pas plus, Asha les économise aussi sûrement que ses dollars, elle ne sait que trop bien comment ils ont tendance à se retourner contre elle. Elle préfère tendre la main vers Gabriel pour lui attraper le bras, le serrer un peu en signe de soutien. "Je suis désolée." Non, pas tant, les Malveaux font partie des gens qui ont ruiné sa vie alors leur mort... C'est pour Gabriel qu'elle est triste et pour Milo qu'elle a amèrement regretté avoir emmené à la foire. Les gens qui vomissent rouge - elle se souvient avoir passé son paquet de mouchoir à une personne toute en soierie, en blondeur et en dégueulis - les cris, la panique qui grimpe dans un endroit clos... Son gamin en fait des cauchemars, de quoi raccourcir les nuits courtes d'Asha qui aimerait pouvoir consoler son fils comme il se doit (mais à quatre heures du matin, avec son déficit de sommeil permanent, elle n'est pas au top, gronde un peu même). "C'était très étrange." Elle s'arrête là, fixe Gabriel de ses yeux sombres pour voir si il veut en parler ou pas. Pour Asha, y a un truc qui se cache derrière tout ça et il faudrait creuser. Mais le drame est tombé trop près de son acolyte pour qu'elle l'y oblige.