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paranoïa

Asha Warren
huile de coude

Asha Warren


personnage
Date d'inscription : 01/02/2023
Messages : 9
hrpg


   
D'un geste lasse, Asha couvre sa bouche ouverte par un énième bâillement. Elle aurait pu s'abstenir : pas un client ne rôde dans la petite supérette où les étagères débordent de produits trop chers pour ce qu'ils sont (mais achetables à quatre heure du matin). Même le pshit de la canette de Monster qu'elle ouvre ne la réconforte pas. Elle aimerait prendre des vacances ou même juste dormir mais ce n'est pas à l'ordre du jour. La foire a ramené une horde de clients étranges et les caméras que le patron a installé dans l'établissement enregistrent les moindres détails. L'inventaire est fait, elle a déjà vidé les rayons des produits trop périmés, il n'y a plus qu'à compter les secondes. Vingt-et-une heure, c'est le début de la fin surtout en semaine. Asha sait qu'il y aura un petit pic de fréquentation aux alentours de l'heure des fermetures de bar puis elle n'aurait plus qu'à ressortir sa pile de magazines pour s'occuper. Deuxième bâillement, l'œil vide se fixe sur le carillon vieillot accroché au-dessus de la porte. Dire qu'elle pourrait être en train de border son fils après l'avoir aidé avec ses devoirs de maths (bientôt, ils seront trop durs pour elle). Elle s'inquiète un peu pour Milo, elle a reçu une convocation pour demain : il ment éhontément même au directeur. Asha envisage de se dédoubler pour pouvoir y aller tranquillement.

Tintement de grelots, enfin quelqu'un ! Elle sourit mécaniquement avant de se rembrunir d'un iota. Ne serait-ce pas un des petits d'Avesnes ? Asha fixe l'écran des caméras de surveillance pendant que celui-ci parcourt les allées, la méfiance est de mise pour ce genre d'individus, qu'ils possèdent la moitié de la ville ou non. Quand il atteint la caisse, la brune a pris son air bienveillant alors que ses yeux le passent au crible. "Oh, tu es un des jumeaux ? Comme tu as grandi !" Des années au conseil des parents d'élèves font qu'elle connait tous les gosses de Lafayette ou presque, spécialement ceux dont l'âge est proche des siens. "Qu'est-ce que tu deviens ?" Puis, plus fouineuse. "La famille, ça va ?" Comme si elle n'a pas assez avec les Malveaux et les Lacombe sur le dos.  
Dumas J. d'Avesnes
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Dumas J. d'Avesnes


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Date d'inscription : 28/01/2023
Messages : 29
hrpg


   
Il est en retard, comme d'habitude. Mais il sait également que personne ne lui en tiendra rigueur, tant qu'il ramène le - ou les, selon sa générosité - packs de bière bon marché pour les ravitailler parce qu'iels auront déjà bien descendu ce qu'iels avaient initialement prévu pour cette "petite soirée entre vieux·lles potes du lycée".

Sauf que le problème de la bière des fonds de rayon, c'est qu'il n'en a pas chez lui. Et c'est pas qu'il refuse de descendre dans la cave à vins familial, mais c'est surtout qu'il se refuse à gâcher un grand cru pour une occasion aussi pitoyable qu'une fête minable sur fond de liens distants. Ce n'est pas une réunion du club théâtre, arrosée à coup de rouge millésimé lorsqu'elle se passe bien, entrecoupé de clopes fumées à la chaîne comme les génies qu'ils sont. Etaient. Sont.

Alors, il est obligé de passer par l'une de ses supérettes à la lumière trop vive, aux rayons étroits qui s'empilent sans fin. Il espère le passage bref, rapide puisque par chance, il se souvient à peu près d'où se situe tout - à savoir, de quoi se torcher vite et bien - ce dont il a besoin.

Ca aurait pu aller vite si la brune n'avait pas été de celles qui vous tiennent la jambe plus que de raison. Faut-il dire qu'il s'en souvient plus ou moins, de la matriarche Warren, de ces réunions interminables de l'association des parents d'élève où sa mère les emmenaient parfois. Pour les faire jouer avec les autres gamin·e·s leur disait-elle. Comme s'iels ne les voyaient pas déjà assez.

Lequel, il a envie de lui demander, juste pour rire. Mais il se contente du fameux " Ahah, oui, les années passent " qu'on sort sans réelle conviction, devant un constat que chacun·e aurait pu faire, digne des membres de la famille éloignée qui viennent une fois tous les siècles.

Et comme une banalité en entraîne toujours une autre, elle poursuit, intarissable. Dire qu'il voulait juste acheter les deux packs de bière qui gisent sur le tapis, attendant qu'elle finisse sa distraction. Il répond d'un haussement d'épaules à la première question, n'ayant aucune envie de s'attarder sur un parcours qui s'est sûrement répandu (enfin, pour peu que cela intéresse) sans son intervention.

A la deuxième question, il a justement envie d'émettre le soupir le plus long de la décennie. Mais il a, pour le moment, un minimum de décence. Alors, il se contente d'un " Ca va " avant de se dire que le meilleur moyen d'en finir vite, c'est de l'ennuyer. " Même si Maman est te-ri-ble-ment occupée avec les préparations du futur gala de charité de je-ne-sais-plus quelle association philanthrope qui a décidé d'utiliser une de ses galleries comme salle de réception. Les mêmes ennuis qu'à chaque fois que cela se produit, en somme.

Et si le monologue ne suffisait pas, il y a toujours la pique pour définitivement tuer la conversation. " Et la votre ?" demande-t-il, sourire aux lèvres. Parce qu'il a cru entendre un truc ou le deux, le d'Avesnes, pour ce qu'il en a retenu.
Asha Warren
huile de coude

Asha Warren


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Date d'inscription : 01/02/2023
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hrpg


   
Les années passent, certes, mais encore ? On ne fait pas banalité plus banales et même Asha plisse des yeux alors qu'elle a son lot de small talk avec l'armada des parents d'élèves (ou du moins ceux qui daignent encore lui parler). Elle finit par hocher la tête - "En effet et de plus en plus vite" - songeant à tout ce que le cours du temps lui a pris. Un des packs de bières passe au scanner, elle fait traîner pour l'autre, le laissant juste au bout du tapis côté caisse. Il suffirait d'une simple poussée pour que la caisse bipe et que le garçon n'est plus qu'à payer. La brune n'a pas l'air de le vouloir. C'est que les nuits sont longues, qu'elle se sent seule, qu'elle crève d'envie de trouver une solution à tous ses problèmes au point de croire que même Dumas pourrait la détenir. A moins que ce soit son oncle qui l'ait comme il possède déjà le toit sous lequel les Warren dorment. Ou la mère qui a suffisamment de thune pour organiser un évènement dont Asha ne sera jamais la bénéficiaire ni l'invitée. Brune se fait envieuse derrière sa caisse automatique qui tombe en rade un jour sur deux, sous sa veste d'uniforme démodée dont le blanc sale ne redeviendra jamais immaculé. Elle veut les mêmes ennuis que la matrone d'Avesnes, troquerait même presque les gamins (elle aime les siens mais ils lui causent bien des soucis). Quoique celui qu'elle a en face est tête à claque et les yeux d'Asha s'assombrissent. "Tout va bien" laconique, sans même un déraillement de voix. Ils sont vivants, pas à la rue, mangent deux repas par jour et la santé suit. Pour l'instant, le cœur d'Asha fait des BADAM BADAM tonitruants en guise de bandes sonores pour ses descentes de boissons énergisantes. "Et ton oncle ? J'ai entendu dire qu'un de ses logements avait eu des problèmes d'évacuation... Rien de trop grave ?" Les nouvelles vont vite à Lafayette et finissent toujours par s'égarer dans les oreilles d'Asha qui les rebalance comme si ça en attirait d'autres.
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