Mission, je ne sais plus comment finissait la chanson.

La figure légèrement penchée, la mine concentrée il écoute plus sa cousine que les explications d'ouverture, lui offrant la même attention qu'il donnerait à n'importe quel adulte sensé. Il fait partie des rares à l'écouter, à l'entendre et porter à ses mots toute la valeur qu'ils méritent. « C'était juste moche, » il tranche ensuite, avec toujours ce sérieux. Lui ne l'approche pas avec la prudence qu'appellent les grands enfants, les petits détraqués. Ne trouve pas si étrange qu'elle explique toujours ce qui lui passe par la tête, dans les moindres détails. Au moins c'est plus simple pour imaginer, et ça lui permet d'être certain : l'art ne souffre d'aucunes règles, si tant est qu'il éveille quelque chose.

Celui du jour semble éveiller quelque chose chez son Chien, à défaut de conquérir déjà les hommes. L'animal jappe son plaisir et s'approche d'une sculpture, commence à lui tourner autour croyant qu'elle va tendre le bras pour le nourrir alors Chance approche, s'empare d'une petite pièce pour lui donner, geste répété quatre ou cinq fois avant que sa peluche ne soit satisfaite. « C'est du cannibalisme si on goûte ça, tu penses ? » Il souffle à sa fausse jumelle, toujours aussi sérieux. Pas bien à l'aise avec toutes ces portes closes et ces odeurs trop vives.

« Moi j'ai pas envie de les manger, c'est trop joli, » il précise encore, les doigts glissés dans l'encolure nuage pour guider Chien plus loin. « On va voir ailleurs ? » qu'il propose, prenant facilement le chemin de la salle de la vue dans la foule franchement pas si dense.

C'était la seule qui applaudit vraiment, claquement de main rythmant l'enthousiasme de la jeune femme. Elle n'avait pas vraiment écouté le discours de l'artiste, n'avait saisi que quelques mots au passage - buffet, surprise, visite. Juniper se contenta de suivre le mouvement, incarné par Chien. Yeux exorbités quand Chance tendit la main vers une sculpture et en arracha un petit bout pour le donner à sa peluche. Elle s'attendit à ce qu'ils soient grondés tous les trois, mais non, tout le monde semblait trouver normal de détruire la sculpture et de la donner à manger au seul canidé de la pièce. Juniper imita son cousin, arracha ce qui semblait être une épaule de statue mais la lâcha bien vite tant la texture la dégoûtait. Et en plus, l'odeur était plutôt abominable. Un peu comme à la cantine du lycée, quand l'odeur adolescente côtoyait les frites molles réchauffées et la viande industrielle cuite à l'eau. "Je crois pas que ce soit vegan en tout cas." qu'elle supposa en suivant le mouvement impulsé par son cousin pour s'éloigner des oeuvres. Juniper sautillait, entraînée par la musique de fond. "Bonjour Madame, je m'appelle Juniper et voici Chien le chien de mon cousin et Chance mon cousin le MAÎTRE du chien Chien. On est là pour l'exposition. Et vous, vous êtes là pour quoi ? On dirait que vous gardez la porte d'une salle secrète. Est-ce qu'on doit vous payer pour passer ? J'ai, mmh..." Juniper fouilla la poche de sa robe. "Des graines de courges, mais elles ont pas encore séché. Normalement il faut les faire sécher avant de les manger. Mais j'aime trop ça alors je les ai mises dans ma poche, je pensais que ça aller sécher quand même. Mais finalement ça s'est collé et maintenant y a des fils de tissus qui se sont collés dessus. Mais c'est bon quand même."  Pause, sourire, graine de courge croquée. "On peut rentrer Madame ?"

Il écoute sa cousine dévoiler ses capacités culinaires particulières, se dresse sur la pointe des pieds pour apercevoir la salle, se laisse pincer le nez et hoche avec de grands sourires pour convaincre la dame qu'il sera sage. Mais il lui faut à peine quelques pas pour comprendre qu'il ne le sera pas. C'est qu'il y a des choses à voir de tous les côtés (il évite de trop regarder le boudin), mais surtout, pour Chien, des tas de choses à manger (lui n'a pas la truffe bouchée).

Alors il se laisse promener par la bête qui n'a pas de laisse, adresse un sourire poli au cuisinier trop absorbé par la démonstration, continue jusqu'aux sculptures qui font doucement geindre l'animal. « Tu veux ça, Chien ? Ça n'a pas l'air très bon, on dirait les champignons bizarres qui se mangent eux-mêmes, » il chuchote pour ne pas froisser l'artiste.

Et puis la dame a précisé que cette salle n'était pas à grignoter, et les matières spongieuses lui laissent une drôle d'impression, et il n'a pas envie de se faire jeter dehors mais le chien couine et insiste. Et Chien, c'est probablement l'enfant le plus gâté de la famille Clairborne (et donc de la ville). Et ces statues n'ont sûrement pas vocation à être conservées, et puis en cas d'ennuis il pourra toujours s'excuser et la repayer.

Regard à gauche, à droite, il s'assure que tout le monde soit relativement occupé avant d'arracher de son mieux un morceau doux et gélatineux à la fois. La sensation lui fait froncer le nez mais il inspire, pose la langue sur l'extrémité, coupe un petit morceau d'un coup de dents avant de l'avaler, comme pour s'assurer que c'est bien comestible. L'absence d'odorat gêne le goût et l'opération est moyennement satisfaisante mais ne semble pas mortelle, alors il baisse la main pour discrètement donner la chose à manger à l'animal qui s'en empare aussitôt. « Juste ce petit bout, hein.. »

Finalement on les laisse rentrer à l'intérieur, non sans orner leur nez d'une magnifique pince à linge. Juniper rigole, tente de prononcer quelques mots et se rend vite compte de la difficulté à prononcer les consonnes nasales. Celle qui s'appelle désormais Ju'iper (contrairement à Chance et Chien, qui ne voient pas leur prénom déformé) pénètre dans la salle et se sent rapidement envahie d'un sentiment de malaise assez profond. Les deux jumeaux et le chien s'approchent d'abord du cuisinier, et Ju'iper essaie de s'intéresser à ce qu'il dit plutôt qu'aux oeuvres qui l'entourent. Tellement concentrée sur à quel point le bol-batteur est sophistiqué, auto-chauffant et surtout facile à nettoyer et à ranger. Cela donnerait presque envie à la jeune adulte de s'en procurer un, mais c'était oublié qu'au Jardin d'Eglé on préfère manger les aliments de la manière la plus brute possible, sans cuisson pour conserver tous les nutriments. Peut-être que Chance pourrait en acheter un, pour qu'elle puisse l'utiliser quand elle se rend au domaine des Clairborne.

D'ailleurs, où est Chance ? Il était à côté d'elle il y a quelques instants seulement. Le malaise de Ju'iper grandit, d'autant plus que la pince qui lui serre le nez est vraiment dérangeante, et être privée d'un de ses sens commence à l'angoisser. La brune regarde autour d'elle, et son regard se pose sur le boudin noir, magnifiquement mis en valeur dans une assiette blanche. Il y a quelque chose de fascinant dans ce plat, sorte de yin et yang culinaire. Le boudin semble énorme à Ju'iper - au moins la taille de son avant-bras - et elle se demande bien comment il est humainement possible d'avaler ça. Regard vers l'écriteau en dessous pour comprendre ce qu'elle regarde.

Eustaphe a écrit:Début et faim, le crépuscule de l'existence.

Dans cette oeuvre, l'artiste tient à présenter la futilité de la vie, son inéluctable fin mais aussi le plaisir qu'on en retire de par la gastronomie.

Pas plus avancée qu'avant (la poésie et l'abstrait ne sont pas des concepts qu'elle comprend facilement), elle fixe de nouveau la charcuterie, elle a l'impression de voir bouger, comme si quelque chose essayait de... Sortir du boudin ? Ju'iper s'approche pour mieux voir, mais recule bien vite quand elle aperçoit ce qu'elle identifie comme un tout petit visage sortir du boudin et retourner s'y cacher aussi vite. "VOUS AVEZ VU ???" qu'elle s'écrie aux personnes autour d'elle. Mais personne ne semble comprendre la mesure de ce qu'elle vient de vivre et de voir. "CHANCE, CHIEN !" elle a presque les larmes aux yeux, le boudin vient de la regarder et Chance a disparu. "IL EST VIVANT, IL RENTRE ET IL SORT ET IL ME REGARDE." Il faut qu'elle sorte de cette pièce - tout de suite - et qu'elle retire cette pince. Ju'iper ne sait plus par où elle est arrivée, alors quand elle voit une porte elle n'hésite pas et s'y précipite. Elle jette la pince qui l'empêchait de respirer correctement et tente de reprendre son souffle en attendant que Chien et Chance la rejoigne - ce qui ne devrait pas tarder, personne ne peut avoir manqué ses cris dans la salle d'exposition.

Sans les hurlements de @Juniper Dagwell il aurait sans doute continué de faire grignoter discrètement la sculpture à Chien, mais sa cousine sort en trombe et a l'air si inquiète que Chance est bien obligé de la suivre, s'excusant auprès de la boule de poils. Mais quand elle dit que le boudin "rentre et sort", il a bien du mal à retenir un petit rire. Il n'y a que le visage troublé de sa meilleure amie pour le transformer en toux discrète. « T'inquiète, le boudin peut pas t'embêter, il est mort, et si il essaye quand même, Chien le mangera, » il assure même, pour la rassurer (et peut-être donner une excuse à l'animal de pouvoir continuer à profiter de la visite).

On les force un peu à passer à la suite et boucles d'or adresse une grimace affectueuse à la vigile, comme pour lui signifier que les méthodes de l'exposition n'en font clairement pas sa préférée. Il a un peu mal au nez à cause de cette fichue pince, et le bandeau sur les yeux est bien agréable en comparaison. En plus, il aime bien avoir les yeux bandés en général. Il prend la tête, pour laisser son amie se calmer, tient bien la corde, avance quelques pas, tend la main et touche la sculpture comme indiqué. Une sorte de fleur, il a du mal à en définir les contours ou la matière, mais c'est vraiment très épatant.

Finalement, sans les menaces du personnel et la panique de Juniper, il apprécierait la visite. Mais il ne traîne pas, s'arrache à la première palpation, parce qu'il faut bien amener la jeune femme à l'air libre avant qu'elle n'en puisse plus. Juste le temps de tripoter un peu la deuxième oeuvre. Il renouvelle, tend la main, touche du bout des doigts, s'approche encore, se mordant la joue sous la concentration comme il essaye de déterminer ce qu'elle représente. Par chance ça lui permet de ne lâcher qu'un petit glapissement étouffé quand la sculpture lui attrape le bras.

Il se fige, bat des cils derrière son bandeau, tire un peu pour récupérer son bras et là c'est un vrai cri, douleur saupoudrée d'inquiétude qui lui échappe. Les larmes montent vite aux cils et il continue de se débattre en sentant les lames ou les griffes ou les échardes ou les quelque chose lacérer sa jolie peau. « Ju.. Junie dépêche-toi et touche rien faut.. faut qu'on sorte, » il hoquète une fois libéré, tentant (mal) de ne pas plus l'inquiéter. Il a déjà eu plus mal, bien sûr (quand david bowie est mort, ou en tombant de vélo dans son salon), mais la surprise de se faire attaquer par une statue supposément inanimée rajoute largement sa part.

Il a été reconnu scientifiquement que les animaux peuvent aider à calmer le stress. Juniper n'est pas de nature angoissée - ce serait même l'extrême inverse - mais la situation la pousse à vérifier par elle-même la théorie. Quand Chien pénètre dans la pièce, elle enfouit son visage dans son pelage. Être dans le poil soyeux de Chien, c'est comme être dans un nuage. Et qu'y-a-t-il de plus doux qu'un nuage, de plus apaisant qu'un nuage ? Une léchouille canine plus tard et sans oublier la séance d'acupression (ou câlinothérapie) de la vigile, voilà Juniper prête à repartir. Elle n'a rien écouté à ce que leur a dit Sandra, elle a juste compris que pour cette salle, ils ne verront rien. Soupir de soulagement, au moins aucune image boudinesque ne viendra imprimer sa rétine et hanter ses cauchemars. La vigile vient leur attacher un bandeau sur les yeux et les amène jusqu'à une corde qu'ils ne doivent pas lâcher. "Merci beaucoup Madame ! Vous faites des très bons câlins." qu'elle lui dit en lâchant la corde, tâtonnant autour d'elle pour faire une accolade d'au-revoir à Sandra.

Juniper commence à avancer, mais est vite stoppée par Chance qui s'est arrêté à la première marche. Chien semble avoir envie d'avancer quand même, et la jeune femme sent que la corde se divise en deux, comme s'il y avait deux chemins à emprunter. "Chien veut passer devant." informe-t-elle. Et ce que Chien veut, Chien a. Une marche, deux marches, trois marches, quatre marches. Et la femme et le chien s'arrêtent. Le canidé semble fortement intéressé par ce qui s'y trouve, un peu trop - il tire sur le foulard et Juniper n'a d'autre choix que de lâcher la corde et de se rattraper avec sa main libre pour ne pas se blesser. Mais elle ne heurte pas une surface dure comme elle s'y attendait. C'est plutôt... spongieux ? Junie laisse échapper un petit rire. C'est plutôt agréable comme sensation, au point qu'elle appuie plusieurs fois sa main à l'intérieur - ça lui fait penser aux balles antistress qu'elle a déjà trouvées dans le bureau de Corinne de la compta. Tant que quelque chose de liquide semble en sortir, et lui dégouliner sur la main, le poignet, l'avant-bras. La plupart des personnes se seraient probablement inquiétées des tâches sur leurs vêtements - pour Juniper c'était simplement l'excitation d'une nouvelle empreinte de la vie sur sa robe. Alors qu'elle allait essuyer sa main sale sur ses vêtements, la voix de Chance teintée d'inquiétude mal dissimulée (mais suffisamment pour Juniper) lui dit de ne toucher à rien et de sortir. "Oups, j'ai touché. Mais j'ai pas fait exprès Chance je suis tombée. Pardon..." lâché comme une excuse d'enfant qui a fait une bêtise. "Mais j'ai pas lâché Chien ! Allez Chien, on y va !" Elle tire sur le foulard, mais ressent une résistance. "Allez, Chien !" Ne voulant pas tirer trop fort sur la laisse de fortune pour ne pas faire mal à l'animal, Juniper tente de comprendre l'obstacle. Elle tend la main et remonte le long du pelage duveteux de l'animal, jusqu'à sa tête. "Mais qu'est-ce que tu fais... Oh, tu manges l'art ?! Chance ! Chien mange l'art." Le jumeau est arrivé à son niveau, et Juniper tire sur ce qui se trouve dans la gueule de Chien pour qu'il accepte de venir avec eux. L'animal ne semble pas franchement ravi, mais suit le mouvement impulsé par les cousins jusqu'en haut des marches. "C'était plus rigolo que l'autre salle ici, non ?"

Le fait que Chien mange l'art, comme celui que Juniper soit tombée dans quelque chose - quelque chose qui pourrait l'attraper et la blesser elle aussi, ne le ravit pas. Mais Chance est fort, et courageux, et prêt à se sacrifier (cherchez l'intrus) alors il force ses joues à crisper un sourire et continue d'avancer. Son bras le brûle comme après une mauvaise griffure d'animal, il commence à avoir chaud et sa nuque est humide quand il rejoint enfin le sas.

Cette fois les yeux bandés ne l'amusent plus du tout, à l'inverse de sa cousine, et c'est son tour de venir chercher la fourrure blanche du bout des doigts - un rien poisseuse, mouillée au toucher.
Heureusement qu'il y a ce vigile dont les attentions sont plus rassurantes et c'est à l'homme qu'il sourit maintenant, un peu plus doux, un peu plus franc. Il laisse son bras à ses soins, amadoué par la gentillesse même la plus élémentaire et professionnelle, comme un enfant assez seul pour les confondre avec des offres d'amitié.

Il continue, alors, après avoir remercié l'agent de sécurité et s'être fait joyeusement lécher la main par un samoyed qui ne semble toujours pas rassasié. « Je reste devant, on goûte deux-trois trucs et on sort, d'accord ? Il commence à faire vraiment chaud. » Un peu trop d'ailleurs, il se demande bien comment les jolies sculptures vont résister à une telle température. La nourriture ça se conserve plutôt au froid, non ? Ici on se sent plutôt dans un cuit-vapeur que dans un réfrigérateur.

Il n'a plus vraiment envie de goûter, Chance, mais quelque part c'est le travail de toute une vie, et ce serait impoli de traverser toute la fin de l'exposition en insultant les performances du cuisinier. Alors il dépasse le premier stand et s'arrête au deuxième, goûte à peine ce qu'on lui met sur la langue qu'il tousse et recrache, sans pouvoir retenir ni son réflexe ni une grimace de dégoût. « Ah c'est.. trop chaud, » il marmotte en excuse piteuse, passe nerveux une main dans ses cheveux humides, emmêlés autour du noeud du bandeau. Il tire un peu, pour les défaire sans arracher les belles boucles d'or, et puis il le regrette aussitôt.

malaise 0
8, 10, 10

Nouvelle salle, nouvelle ambiance. Juniper ne se rend pas vraiment compte que Chance n'est plus vraiment à l'aise dans cette exposition - contrairement à elle, qui s'est plutôt bien remise de l'épisode du boudin. C'est pratiquement sereine qu'elle s'avance dans la salle suivante, elle n'a même plus besoin de Chien en soutien émotionnel. Garder le bandeau sur les yeux permet de mettre une distance entre ce qui se trouve autour d'elle et ce qu'elle ressent. Ce n'est pas plus mal, au final. Peut-être même qu'elle devrait garder l'idée pour les jours où les bruits, les odeurs, les sensations sont trop intenses. "On peut garder le bandeau à la fin de la visite ?" qu'elle demande au vigile qui leur présente la salle suivante. Ici, il n'y a rien à faire d'autre qu'ouvrir la bouche. Ça rappelle à Juniper les poissons dans la mare à côté du jardin, qui passent leur journée la bouche ouverte à attendre que la nourriture leur tombe du ciel. Ca doit être merveilleux pour eux, de voir la nourriture tomber du ciel. Alors Juniper se dit que l'expérience va certainement être super, ce serait comme si des amandes et autres fruits secs tombaient du ciel. On leur annonce différents stands, et Chance lui glisse qu'ils n'ont qu'à goûter rapidement puis à sortir, en faisant remarquer que la chaleur augmente. Juniper hoche la tête, sans se rendre compte que son jumeau ne peut s'en rendre compte avec les yeux bandés.

Elle avance le long des stands, s'arrête à celui qui a la meilleure odeur d'après elle. "Est-ce que c'est vegan ?" qu'elle demande à la personne qui agite des ustensiles de cuisine devant elle. "Oui, oui" qu'on lui répond, sans grande conviction - mais cela, Juniper ne sait pas le déceler. Elle s'arrête aux mots, ouvre la bouche et savoure un met exquis. C'est à la fois fruité, fondant, délicatement fruité et délicat. "Mmmmmmmh c'est trop booooon !!" qu'elle s'écrie. Elle agite les bras devant elle pour serrer la personne l'ayant servie en guise de remerciement, mais elle ne sent que le vide face à elle. Et la jeune femme entend quelque chose tomber, et la voix de Chance un peu derrière elle. Un ton gémissant qu'elle n'aime pas entendre chez son jumeau, alors elle fait demi-tour. Elle ouvre la bouche pour l'appeler, mais quelqu'un en profite pour mettre quelque chose dans sa bouche. Ça croustille sous la dent mais surtout, c'est répugnant. Juniper sait qu'elle ne devrait pas manger ça, ça a une odeur un peu ferreuse et faisandée, au point où cela la fait tousser et recracher tout sur le sol. "Pardon pardon, je voulais pas cracher ! Mais c'est pas bon, on dirait de la viande, il faut pas, il faut pas, il faut pas." qu'elle répète très vite en tatônnant à la recherche de Chance. Elle entend sa voix, qui lui dit d'avancer vite, mais comment avancer sans lui ? Maintenant, elle veut juste attraper sa main et partir de la salle avec lui - parce qu'on a essayé de lui faire manger de la viande. Mais son bandeau glisse légèrement.