Impossible comes true

10/12/2022, 15:20

impossible comes true and all that was real is left behind.

La fête n'a jamais été si brillante, parée de ses lueurs criardes et animées de grands cris époustouflés. On laisse d'abord vaquer les badauds, errer d'un stand à un autre pour la première ou la treizième fois, découvrir son avenir dans une prédiction ou brailler à pleins poumons sur une machine en vérité peu avenante. Et après son dixième tour la grande roue s'éteint lentement, les déambulations guident d'une main de satin les spectateurs vers l'arrière du terrain. Là où la veille encore la friche était vierge a poussé une bâtisse de bois sans fenêtres, aux madriers tordus et bardés de clous rouillés.

D'un équilibre précaire, le vieux néon couronnant l'entrée clignote sur un rythme erratique, comme un code morse indéchiffrable. M. Miracle. M M. Mal. Mal. Miracle Maleskyne. M. Miracle. Passée la porte anormalement haute, le visiteur doit franchir un épais rideau au pourpre scénique, les épaules alourdies par une couche de poussière dont les passages ne parviennent à venir à bout. Dans la pièce carrée aucune chaise ni décoration, pas plus de scène ou de coulisses entrevues. Rien que ces rideaux qui recouvrent chaque mur, calfeutrent la moindre planche, la plus petite arrivée d'air et quelques globes lumineux qui paraissent flotter d'eux-mêmes.

Un long moment de bavardages étouffés par les tentures, et alors que les plus patients s'impatientent une silhouette mince franchit la barrière purpurine. Justaucorps étincelant et talons hauts, queue de cheval prasin interminable et le sourire qui resplendit, la jeune femme esquisse quelques pas parmi le public avant d'incliner le buste, bras tendus sur les côtés. D'autres paillettes parsèment sa peau nue, où le dessin de ses veines répète des losanges anormaux, trace ce qui semble de discrètes écailles plutôt que l'écoulement de veines humaines. « Bonsoir, bonsoir ! Approchez, approchez ! Mesdames et Messieurs, Monsieur Miracle va faire son entrée. Il peut lire le passé, le présent et même le futur. La vie, l'amour et la mort n'ont pas de secrets pour lui. Toutes les forces indicibles de l'univers sont réunies entre ses mains, alors ne prenez pas peur devant ses pouvoirs. Il fait jaillir le feu comme la foudre dans le ciel. Par Mars, Jupiter, par Saturne et Pluton, il éloignera de vous toute malédiction. Toute, toute, toute malédiction ! »

Quelques applaudissements suivent la présentation, principalement menés par une cinquantenaire lourdement fardée au centre de la pièce. Après avoir une œillade appuyée vers l'assistante du magicien la vieille femme lève une main à son tour et claque des doigts, s'efface l'instant suivant dans des volutes scintillantes. Lorsque la poussière d'or retombe c'est un homme brun en costume carmin apprêté qui se tient à sa place, souriant à pleines dents quand quelques cris surpris saluent son entrée. « Merci, merci, » commence le sorcier, un rire naissant sous sa moustache désuette. « Mais sachez, avant que je ne change à jamais la face du monde sous vos yeux ébahis, que chaque magie a un prix. J'ai payé le mien à travers le monde entier, j'ai étudié auprès des sorciers incas du fond de l'Amazonie et exhumé les cryptes d'Arabie ; j'ai erré dans le désert de Pompei et le grand néant entre les mondes pour me tenir devant vous ce soir, et pouvoir vous offrir un peu du don précieux qui est le mien. Car vous, mes chers amis, le méritez plus que n'importe qui ! »

11/12/2022, 12:05

C'est la première fois qu'il y fout les pieds volontairement, Judd, à la fête foraine. Les couleurs criardes et dépassées qui habillent les chapiteaux et toiles tirées ça et là de manière désorganisée et confuse n'ont jamais été sa tasse de thé. Ça lui rappelle un peu trop une copie VHS de Ça, l'horrible clown tueur, qui avait fini par mégarde (acte de malveillance qu'il n'avait jamais réussi à prouver) dans l'étui de son film préféré, un truc normalement vachement plus doux. Ça lui rappelle un peu trop les nuits de cauchemars qui ont suivi, jusqu'à l'intervention d'un de ses oncles.

Les cris et les sourires affables ne le mettent pas particulièrement à l'aise. Pas plus que le bonheur visible des autres visiteurs ou que la vue de la bâtisse en bois dont l'effondrement semble imminent, selon ses critères très sérieux de solidité appris en tant qu'ouvrier de voirie (soit : pas plus que le commun des mortels).

Mais il en franchit quand même le seuil, légèrement aidé par le mouvement de foule qui se presse pour voir Judd n'est pas trop sûr quoi, les rideaux en velours miteux qui lui arrachent une suite d'éternuement à faire trembler le bois mal cloué. Dès que possible, il s'écarte pour se placer vers la gauche de la pièce, proche d'un des murs (si on peut appeler ça comme ça), dans les derniers rangs de la foule, pour ne pas être forcé à feindre le moindre émerveillement face à cette femme qui aurait dû faire carrière en politique, vu la richesse de son discours. Le jeune homme ne peut la quitter des yeux, fixant les motifs qui s'élancent sur sa peau nue avec une concentration qui n'est pas commune sur son visage.

Concentration rapidement brisée pour laisser place à de timides applaudissements mais surtout, un mouvement de recul quand apparaît celui que les néons fatigués annonçaient. Bien des éléments du discours auraient retenu l'attention de gens plus attentifs, plus sérieux que Judd, qui commence sérieusement à se demander s'il est pas plutôt possible de s'eclipser pour aller fumer une clope. Parce que quoi que soit le pouvoir, il est pas certain de le mériter, malgré sa présence dans ce taudis.

Résumé : Judd est dans le fond de la pièce, sur la gauche. Il matte l'assistante du magicien avant de se dire que bordel, il irait bien fumer une clope.

11/12/2022, 18:32

Mains défilent entre les tiennes, défroissées, déchiffrées, jamais détendues car on ne l'est rarement face aux Parques. Les sourires réconfortants n'y font rien, les visages restent impressionnés (effrayés ?) comme ceux des mômes conduits chez le dentiste. Mal nécessaire. Les prédictions ont plu. Bonnes, mauvaises, anodines, chronométrées car le soir est particulier.
Miraculeux.
Alors quand les néons commencent à s'éteindre en clignotant, les cartes de tarot sont ramassées, la boule de cristal est rangée et les bâtonnets d'encens sont éteins sans s'émouvoir des protestations du dernier de la file. Il devra revenir demain.

Tu suis la foule jusqu'à la masure, restes un peu en arrière comme pour ne pas voler de place. Tu pourrais réciter le speech d'introduction et de la nana au joli justaucorps (il te faut la référence) et de Maleskyne. En fermant les yeux, tu peux voir la scène et parfois tu les envies. L'artiste pour être si talentueux, la fille pour être si proche du premier. Peut-être est-il contagieux et en s'approchant, n'importe qui pourrait devenir métamorphe. Les mains applaudissent par habitude alors que l'azur des yeux brille comme celui d'un gosse. Le regard va en rencontrer un autre que celui de Miracle cependant. Celui d'un homme posté non loin, en retrait, comme pour ne pas se faire happer par l'illusionniste (@Judd Malveaux). Se faufiler jusqu'à lui est rapide, les gens s'écartent instinctivement en voyant la veste en soie et le maquillage trop coloré. Sourire complice à l'inconnu, le paquet de cigarettes passe de la poche du pantalon de costume criard à ta main. "Elles sont mentholées." Ton de l'excuse.

11/12/2022, 19:47

Une gamine sur les épaules, une licorne en peluche dans les bras. De la terre sous les ongles, des cernes sur le visage, une journée de travail dans les pattes.
Une forte envie de rentrer chez soi, d'aller se coucher. De fabriquer sa propre baguette magique pour l'aider à ne plus penser à rien, à sombrer dans le néant jusqu'à la prochaine éruption d'excès, de vie. Une responsabilité en trop, qui a le droit de profiter des étoiles et des néons de la fête. Ce n'est pas de la faute de Nevaeh si son père est fatigué.

Pilou passe le lourd rideau, sans trop penser à se pencher au cas où une porte trop basse se cache derrière. Il a de la chance, Nevaeh a de la chance. Pour l'instant, aucune planche hasardeuse, aucun clou rouillé, rien ne s'y trouve.

Le père regarde à gauche, à droite. Il voit la foule, il voit son ami Judd dans un coin. Il meurt d'envie de le rejoindre, de lui proposer de sortir fumer une cigarette, ou deux, ou plus. Il a envie de faire une pause, et d'aller prendre l'air là où celui-ci n'est pas pompé par les adultes, les enfants des autres, les forains, l'odeur de pop-corn. Il meurt d'envie d'aller contaminer l'air avec la fumée de ses propres excès.

Pilou avance avec la foule. Il se trouve devant la scène, se place sur le côté pour que la fille sur ses épaules dérange moins. Ils décortiquent le décor. Pilou pointe du doigt les gros rideaux, Nevaeh les globes lumineux au dessus d'eux.

Ils se taisent quand l'assistante arrive, écoutent calmement. Pilou applaudit avec la foule, se voit réveillé par la gamine qui se sert de sa tête comme d'un tambour placé entre ses petites jambes.

Enfin ils écoutent le magicien, passifs, Pilou plein de doutes et de méfiance pour ce charlatan. Pour lui, la magie c'est une affaire de famille. Une affaire de sa famille. Et surtout, elle ne fait pas ce qu'il dit, et elle ne s'apprend pas dans les déserts de Pompeï ou dans les cryptes d'Amazonie. C'est où, de toute manière, tout ça ?
Alors il attend, se disant qu'on verra bien la suite. S'il est là, c'est pour Nevaeh de toute manière.

11/12/2022, 20:01

Il n'aurait raté ça pour rien au monde, Chance qui bat la poussière de la foire chaque soir qu'il doit occuper lui-même. Il a l'habitude de s'occuper seul, héritée des soirées puni dans sa chambre trop grande et bien rangée, à écouter le silence venir des pièces habitées. Il l'a retrouvée quand son frère est parti, qu'il a oublié de faire son sac avant de prendre la route vers une aventure sans prendre la peine de le prévenir. Lui il a prévenu @Juniper Dagwell, bien sûr, s'est dit qu'elle aussi voudrait voir ça.

Alors ils traversent le terrain vague, s'arrêtent devant quelques tours - Chance captivé par les artistes, sa cousine par leurs lumières. Ils sont bon public et elles se répercutent dans leurs grands yeux si semblables, toujours perdus ou fascinés. Ils suivent le mouvement sans protester, peut-être même excités, ils entrent dans la bâtisse et après moins d'une minute le blond ne sait plus d'où il est venu.

Il ne sait pas non plus d'où elle vient, la fille avec ses cheveux verts, avec son sang de serpent et il la regarde parler en se demandant si sa langue est fendue. Il applaudit sans se faire prier, le sourire prend les joues à la seule idée qu'on lui montre la magie. Il pourrait demander des nouvelles de Charlie, si l'homme accepte les sessions privées. « Même moi j'ai pas autant voyagé, » il souffle à sa voisine, impressionné, avant de balayer la salle du regard.

« Pilou ! » Ça sort trop fort, trop franc pour être discret et il se faufile à travers la foule pour rejoindre le fils Lacombe, apparaître sur son flanc et l'entourer de deux bras chauds dans une étreinte gauche qu'il réalise encombrante pour la petite chose sur ses épaules alors il le relâche et recule d'un pas, mine un peu fanée. « Salut vous deux. On est là aussi, » il précise à voix plus basse pour ne plus perturber le spectacle.

13/12/2022, 11:35

impossible comes true

Sans grande surprise, le brouhaha infernal de la foule qui se profile non loin de vous harasse violemment tes sens et te décroche une moue terriblement contrariée. Las, tu t’extirpes hors de la voiture cabossée de Flint, entraîné contre ton gré par son engouement cruellement démesuré, et croises aussitôt tes bras le long de ta carcasse sauvagement mordue par le froid de la nuit. Par chance néanmoins, votre arrivée tardive sur les lieux te permet d’échapper de justesse au tour de stand dont ton adorable mais néanmoins éreintant voisin te chante les louanges depuis près d’une semaine. Ce dernier d’ailleurs ne perd pas une minute de plus et s’engouffre par-delà les barrières qui encerclent grossièrement le chapiteau ainsi que ses attractions attenantes. Tu emboites son pas en le maudissant dans le plus effroyable des silences et fusilles du regard les quelques claque-pain tout aussi égarés qu’avinés qui se tapissent dans l’ombre des buissons. Pris d’un élan d’inquiétudes au moment où vous atteignez la foule, tu saisies fermement le bras du standardiste pour mieux réfréner ses ardeurs mutines et ainsi éviter de perdre sa trace dans ce dédale populaire. Hé attends, pas si vite l’enfant. Ronchonnes-tu, non sans maintenir l’intéressé à ta portée. Tu profites de cette courte accalmie pour balayer du regard les environs et constates, non sans une certaine nervosité, que la plupart des installations du cirque ont tout sauf l’air stables. Mais une fois encore, Flint parvient à rompre ton inertie et t’entraîne d’un pas hâtif en plein cœur du chapiteau. Là, vous vous faufilez au beau milieu de ce bétail emmanché et dont l’attention semble être retenue captive par l’animation qui se dégage de la scène centrale. D’abord perplexe, tu te retrouves finalement happé par le discours de ce sombre énergumène qui, à l’entendre, se prétend magicien. Toujours autant d’humeur boudeuse -si ce n'est plus, dorénavant -, tu te retrouves bien incapable de retenir ta langue. C’est qui cette andouille ?

Spoiler:

14/12/2022, 20:48

Il espérait son enthousiasme contagieux. Il était déjà ravi que Saül ait fini par accepter de l’accompagner au point d’orgue de la fête foraine dont il n’avait eu de cesse de lui vanter les mérites. Quand on y regardait de plus près, les activités offertes par Lafayette ne pouvaient contrebalancer ce qu’on pouvait avoir à New York ou dans les grandes villes au sein desquels Flint se noyait durant ses congés. L’anonymat de ces dernières lui permettait des folies que même lui ne pouvait s’accordait lorsqu’il se trouvait dans une ville où à chaque instant, il était susceptible de croiser le fils d’un ancien camarade du lycée, une contribuable qui venait annuellement râler à son bureau comme si c’était lui qui décidait du montant des taxes ou un vieil homme dont le trentenaire ne se souvenait manifestement pas mais capable de lui parler de sa mère et des talents de contorsion de cette dernière. Lorsqu’elle était en vie évidemment. Aujourd’hui, ça lui était plus compliqué de passer la jambe derrière l’oreille. Toujours est-il que la fête foraine était un des seuls endroits de total liberté qui faisait briller les yeux du fonctionnaire comme ceux d’un enfant au matin de Noël. Évidemment, il connaissait bien les dessous du décor mais la musique entraînante et si caractéristique entourait toujours son cœur d’une douce couverture de nostalgie, les lanternes colorées caressaient les sourires qui illuminaient son teint, l’excitation enfantine déferlait dans ses veines. Ce soir ne faisait pas exception. Mais les exclamations du jeune homme se faisaient sans doute plus aigus du fait de celui qui avait accepté de l’accompagner.

"Ça n'a pas commencé. Suis-moi !” s’exclame-t-il en pénétrant dans le chapiteau, tel un petit cabri retrouvant son allégresse printanière. Le regard hypnotisé par les lumières des spotlight et les dessins dotés de leur vie propre sur la peau de la jeune femme placée au centre de la scène, il fendit la foule, sentant la présence ronchonne mais persistante de son voisin pour venir s’installer au deuxième rang, hésitant tout de même à dégager les sales mioches de la place de luxe. Pourquoi toujours privilégier les gnômes ? Lui, il avait payé sa place après tout ! Applaudissant des deux mains, il se tourna vers son grognon de voisin et lui donna un coup d’épaule amusé. “C’est Monsieur Miracle, le magicien. Faut écouter ce que la dame dit plutôt que de matter.” plaisanta-t-il avant de reporter son attention vers la scène à nouveau, étant aussi bon public que les enfants qui étaient devant lui. Il espérait bien attirer l’attention plutôt que la sale petite Clarysse qui lui jetait un regard dédaigneux du haut de ses 13 ans avant d’adresser un sourire courtois à Saül. Il ne put s’empêcher de lui grimacer dès qu’elle eut le dos tourné.

Spoiler:

16/12/2022, 01:21

Les lumières tournent autour de Juniper. Ça la fascine. Les éclats, les reflets, les rayons. Elle voit la vie en couleurs, qu’elle observe avec ses yeux mais aussi avec son âme. Alors elle sourit naïvement devant les numéros artistiques qui illuminent les cœurs enfantins - comme le sien et celui de Chance. Elle lâche des soupirs d’émerveillement, mais déjà c’est l’heure de rejoindre le spectacle pour lequel ils sont venus. Ils passent les portes -en étaient-ce vraiment ? - et se trouvent comme dans un autre monde. Les cousins s’approchent du centre de la pièce, là où se trouve l’assistante à la peau d’une teinte peu habituelle. Probablement une femme grenouille. Ou une femme serpent. Ou une femme crocodile. Tant de possibilités. Juniper l’entends parler mais ne l’écoute pas vraiment. Elle a plutôt envie de chanter et de taper des mains en rythme, comme si une mélodie se cachait sous son discours. Et Monsieur Miracle se révèle enfin, aventurier du monde et se présentant comme un ami pour eux. A côté d’elle, Chance lui murmure que même lui n’a pas autant voyagé que Monsieur Miracle. Juniper hoche la tête - elle-même n’a quitté Lafayette qu’une seule fois, pour aller voit Chance à l’université.

Elle ne se rend pas compte tout de suite que son jumeau a disparu dans la foule, trop occupée à se remémorer les péripéties de son unique voyage. Mais ça ne semble pas normal d’être ici sans Chance, elle se hisse sur la pointe des pieds à la recherche de la chevelure identique à la sienne qui leur a longtemps fait croire à leur gémellité. Au loin, elle voit son collègue - et ami - Judd, à qui elle fait de larges gestes de bras voulant certainement dire « Coucou collègue, je suis là, tu as vu Chance quelque part ou sinon est-ce que je » ah, mais est-ce que ce ne serait pas la petite Nevaeh qui flotte au-dessus de la foule ? « Sacrément doué ce magicien ! » qu’elle s’extasie avant de se rendre compte que l’enfant est simplement perchée sur les épaules de son père. « Bonjour Pilou, bonjour Nevaeh, bonjour Chance. Oh, Chance, je te cherchais ! Il faut que je dise à Judd que je t’ai trouvé ! » et elle repart dans la foule à la recherche du Malveaux. « J’ai trouvé Chance, merci de m’avoir aidé Judd ! Oh j’ai oublié de faire le super check spécial à Nevaeh, je dois y retourner. Bon spectacle Judd amuse-toi bien ! » Et elle repart en sautillant de là d’où elle vient, retrouve Chance, Pilou et Nevaeh, qu’elle checke d’un ensemble de gestes qu’elles avaient créé toutes les deux lors de ses séances de baby-sitting (Juniper était très douée avec les enfants). Les TRES énergumènes étaient ensemble, le spectacle pouvait commencer, même si pour une fois ils n’étaient pas le centre de l’attention - pour peu qu’ils l’aient vraiment été un jour.

Résumé:

17/12/2022, 19:05

Des sourires radieux répondent aux applaudissements, timides ou contraints, enjoués ou précipités. Le magicien lève une main, marchand de sable invisible et les globes flottants s'endorment paresseux, jusqu'à ne plus offrir de leur lueur qu'un vague souvenir étoilé.

Dans cette pénombre son assistante montre toutes ses canines brillantes et se fend d'un clin d'oeil appuyé à @Gideon Crowe à travers la foule dans laquelle elle s'efface l'instant suivant. Elle s'y faufile, crinière jade frôlant quelques épaules, parfum fleuri dans les narines du public. On l'aperçoit au fond et puis à gauche, elle paraît se volatiliser dans un coin pour apparaître dans un autre, ondulant parmi les spectateurs sans jamais les perturber.

C'est sur le flanc de @Flint Hazelwood qu'on la retrouve, maintenant encadré par la superbe et son voisin ronchonnant. Son bras écailleux serpente jusqu'à trouver la poche du standardiste, et les doigts fins s'y glissent pour en ressortir un petit pendentif rond, qu'elle lui tend dans un sourire plus fin, ourlé en coin de ses lèvres peintes. « Je crois que quelqu'un a oublié de vous remettre ceci, » elle chuchote, pourtant personne autour d'elle ne peut en manquer un mot, qui semble résonner plus dans leurs esprits que dans la pièce.

Monsieur Miracle, lui, n'a pas bougé. Il scrute les figures comme un prêtre veillerait sur ses ouailles, ouvre la bouche et sa voix emplit tout l'espace. « A vous qui êtes venus voir la magie, je vais faire plus et en offrir. Qui, ici, souhaiterait recevoir ses dons exceptionnels ? » Quelques mains se lèvent dans les premiers rangs et il les dépasse, traversant la pièce sans contours d'un pas lent et assuré.

Après une autre oeillade c'est vers un quatuor qu'il se dirige, saluant la cousinade Clairborne d'une inclinaison respectueuse de la tête avant de se placer devant @Pilou Lacombe . « Bonsoir, » il commence dans une risette éblouissante. « Dis-moi, petit ange, de quoi est-ce que tu rêves ? Qu'est-ce que tu souhaites que ton père ne puisse t'offrir ? » Il demande à la petite fille, le timbre aussi puissant qu'il est caressant.

19/12/2022, 17:30

impossible comes true

Plus les secondes défilent, plus il semblerait que tu montes en pression, Galloway. Sans doute est-ce là le témoignage accablant de ton esprit sensiblement cartésien, ou à défaut, de ton aversion profonde pour tout ce qui a trait de près ou de loin au pitoyable folklore commercial dont la Louisiane se saisit volontiers à chaque occasion qui se présente. À cet effet, l’intervention impromptue de la saltimbanque non loin de toi manque cruellement de faire imploser tes nerfs. Par réflexe, tu viens enfouir tes mains dans les poches de ton bomber pour mieux en protéger le contenu et dévisages sans une once de retenue la prétendue artiste alors même que celle-ci tend délicatement un médaillon à ton voisin. L’engouement de ce dernier semble se décupler à la vue du bijou ce qui t’arrache une mine définitivement dédaigneuse. Si cette fois-ci tu parviens in extremis à retenir ta langue, tu te retrouves néanmoins bien incapable de taire un long soupire d’exaspération face à la candeur effarante de Flint. Cet imbécile ne voit même pas que la larronne peut lui faire les poches à tout moment. C'est surréaliste.
Dans la foulée, les palabres ensorceleuses du charlatan parviennent jusqu’à tes tympans et dévient ton attention de la marginale. Tu te retournes et encres tes pupilles sur la silhouette impérieuse dudit magicien, scrutant avec jugement chacun de ses faits et gestes. Finalement, ce dernier s’arrête à hauteur d’un jeune homme et d’une petite fille solidement accrochée à ses épaules. Tu n’as davantage le temps d’observer la scène ou d’en écouter le déroulé que le tressaillement soudain de Flint happe ton intérêt et éveille ta curiosité. Tu les connais ? Demandes-tu, discrètement.

20/12/2022, 18:48

"Les miennes pas" en offrant une des siennes, tentant de masquer le malaise qui le gagne à la vue des vêtements qui marque une appartenance connue de tou.te.s. Judd n'a pas besoin d'interroger le.a inconnu.e pour savoir qu'iel fait parti.e de la joyeuse petite troupe qui, soit disant, tente de les émerveiller. En tout cas, c'est réussi, il se l'imagine lecteur.rice de pensées pour avoir deviner son envie de nicotine, comme si elle n'était absolument pas lisible au martellement irrégulier de ses doigts contre la texture rugueuse d'un jeans ayant vécu un peu trop de lavages.

Il se complait dans le silence qui s'installe, interrompu par les aller-retours relaxant des cigarettes allumées sous le regard courroucé des rangées devant, auquel il peut répondre avec le rictus habituel, synonyme de "Si c'est l'employé.e de la foire qui le dit, hein".

Silence rompu par le monologue de @Juniper Dagwell , où personne n'a le temps d'en placer une, que Judd tente de suivre de son mieux. @Chance Clairborne plus là là (mais ça, est-ce grave ?); Judd a pas aidé mais a aidé (lui demandez pas comment); Nevaeh présente, @Pilou Lacombe aussi, alors ? Il se tenderait bien sur la pointe des pieds pour voir son pote, lui agiter le megot sous le nez comme pour lui dire qu'ils auraient pu vivre ça ici, s'ils s'étaient concertés (mais pour ça, il aurait fallu que Judd annonce à quelqu'un qu'il venait).

Pas le temps d'y prêter plus attention, de toute façon. La machinerie redémarre. Il oublie presque la présence foraine à ses côtés, brièvement rappelé par le clin d'oeil de la demoiselle qu'il ne parvient pas à quitter des yeux, pourtant bien heureux que ce ne soit pas sur son flanc qu'elle atteri. Il en oublierait presque le magicien, qui se rappelle à eux en se posant devant la gamine de Pilou. Ca lui arrache un rire qui en dit long sur ce qu'il en pense, au Malveaux, qui se retourne sur @Gideon Crowe "Il choisit toujours les gosses, ou ?" Pas bien compliqué de sortir Barbie et autres conneries de ses poches. Dommage que celle-ci risque sûrement de lui réclamer quelque chose d'un peu plus inatteignable.

22/12/2022, 14:37

Un véritable gosse qui retrouvait le frisson de la magie des spectacles. Ne manquant pas d’enthousiasme, en ayant même pour deux, il redoublait d’applaudissement et de joie, surjouant parfois son plaisir histoire de compenser la moue boudeuse de son charmant mais néanmoins grognon voisin. S’il n’a pas une once de talent artistique en lui, contrairement à sa mère, il a toujours été attiré par ceux qui en possèdent, qui sont capables de fasciner des foules suspendues à leurs lèvres, au moindre de leurs faits et gestes. Et le spectacle offert ce soir est à la hauteur de ses espérances, les dépassant même, alors qu’il suit les ondulations hypnotiques de l’assistante du magicien, tentant de découvrir le truc, l’astuce qui lui permettrait de comprendre l’émerveillement de sa magie. Après un léger sursaut de la voir apparaître à ses côtés alors qu’il n’y croyait pas, il ne peut s’empêcher de sourire largement alors qu’elle sort de sa propre poche un pendentif qu’il n’avait jamais vu jusqu’à présent. “Whaou!” s’exclame-t-il en recueillant le précieux objet dans sa main. Précieux pour la manière acquise davantage que pour la qualité du métal. Un léger rire s’en échappe alors qu’il se tourne vers la jolie assistante, cette dernière ayant déjà disparu. “Faut croire que mon cas est désespéré alors.” ne peut-il s’empêcher de commenter à son compagnon de soirée, lui montrant la gravure de Sainte Rita sur cette dernière avant que son attention ne soit attiré par la suite du spectacle.

Glissant la médaille à nouveau dans sa poche, espérant qu’elle ne disparaisse pas comme elle était apparue, il est contraint de se hisser sur la pointe des pieds pour observer la suite de la scène se déroulant derrière eux désormais. Finalement, le second rang n’était peut-être pas le meilleur qui soit. “Oui, c’est un ancien collègue à la mairie et sa fille. Il travaille comme jardinier chez les Clairbone. La mère les a laissé pour vivre une existence de rêve à LA.” reconnait-il l’objet de l’attention de Monsieur Miracle, attendant patiemment ce que ce dernier va réaliser précisément comme miracle et donnant toutes les infos de commère qu'il possède sans en dévoiler suffisamment. “J’ai ma petite idée du pouvoir que j’aimerai avoir pour ma part.” plaisante-t-il, s’imaginant déjà en homme invisible des temps modernes, se glissant dans les chaumières pour ouïr les rumeurs et les potins des uns et des autres. Et pourquoi pas dans la salle de bain de Saül aussi tant qu’à faire. “Et toi ?”

27/12/2022, 17:59

Elle observe la foule se frôler, se bousculer, se saluer, s’ignorer. Elle sent les odeurs sucré ou l’odeur de friture. Un sourire s’étale sur ses lèvres pourpres. Elle aime ces moments-là. Voir sans être vu. Etre anonyme avant d’être la star pendant quelques fiévreux instants même si, en l’occurrence, elle va rester anonyme puisque la star du jour c’est Mr Miracle. Elle n’a encore jamais eu l’occasion de le voir faire ses tours de passe passe mais elle a hâte. Elle n’a jamais eu aucun don pour la magie alors voir les autres en faire, ça fascine Sybille. Elle se déplace dans la fête foraine tantôt en faisant comme si elle était de ces civils qui vagabondent au milieu des stands, tantôt en étant hôtesse, guidant les pauvres âmes perdues, esseulés.

Elle finit par entrer dans la cabane bringuebalante un peu avant la foule, privilège de travailler à la fête foraine. Spectatrice silencieuse de l’arrivé des invités, elle se retrouve entre plusieurs petites troupes. Certains se connaissent, d’autres non mais son attention est attiré par l’assistante puis par Mr Miracle. Ses yeux pétillent de joie, d’anticipation. Elle veut connaître la suite de l’histoire, tenter de comprendre comment fonctionne les tours même si elle n’y parvient jamais. La bombe aka assistante fait apparaître un collier dans la poche d’un jeune homme avant de disparaître puis le Maître des lieux s’arrête devant un père portant sur ses épaules une fillette … Pas très original Mr Miracle … mais bon, pourquoi pas après tout.

Sybille réfléchit à ce qu’à dit Maleskyne, si elle devait avoir un pouvoir extraordinaire, lequel est-ce qu’elle choisirait ? Ëtre une voyageuse temporelle et changer les choses ? Peut-être mais si le passé change, le futur n’en sera-t-il pas également changé ? Bof … c’est dans les films de toute façon. Ou alors, être aussi légère qu’une plume pour faire de ses numéros un spectacle encore plus incroyable ? Le seul souci, c’est qu’il faudrait qu’elle mette du plomb dans ses chaussures pour ne pas s’envoler alors finalement … non merci. D’autres idées lui viennent ainsi en tête mais elle n’en choisi finalement aucune. Avoir des pouvoirs signifie aussi avoir de grandes responsabilités et bon, elle est pas du genre à vouloir sauver le monde et se là jouer héroïne des temps modernes alors être « normale », c’est plutôt pas mal … Si elle peut se considérer normale au vu de sa peau dévorer par le vitiligo.

30/12/2022, 21:46

La cigarette accroche la gorge, à faire regretter le mentholé qui n'aurait que pu calmer la brûlure. Regard bleu regarde la fumée s'échapper d'entre ses lippes avant de s'étonner de la fugace apparition. Fille surexcitée aussi vite arrivée que repartie et Gideon repose ses yeux bleus sur ~~sa victime~~ l'homme, intrigué·e par le charabia. Mais le clin d'œil de l'assistante chasse tout et bientôt, il n'y a plus que Miracle et son magnétisme. Le spectateur devant lequel il s'arrête lui rappelle les pierres tombales mais le tour n'est finalement pas pour lui comme s'en offusque presque le fumeur. Rire mélodieux. "Non, pas toujours." Nouvelle taffe de cigarette. "Moi, je n'aurai pas choisi la gamine" ajouté avec un petit sourire en coin et un regard appuyé. Mais les miracles sont hors de portée tant qu'ils ne sont pas prophétiques et Gideon en est bien désolé·e.

31/12/2022, 01:36

Il ne faut pas longtemps à Chance pour se sentir de trop, comme souvent quand les Lacombe vont au moins par deux. Il recule d'un pas, d'un autre comme sa cousine amuse l'enfant, d'un autre encore et le voilà effacé dans la foule, tête blonde parmi d'autres juvéniles. Ça lui épargne l'arrivée du Miracle, qui l'effraie autant qu'il le fascine. Il aurait trop peur que la magie ne puisse rien pour lui.

Il suit les rumeurs et les reflets, se guide aux sourires et aux lueurs, compte les animaux jusqu'à reconnaître un ramage. Maintenant il se faufile, joue des coudes avec énergie pour rejoindre l'artiste à côté de laquelle il se plante sans plus de façons. « Toi aussi tu aimes la magie ? Tu dois l'utiliser aussi bien que lui, je t'ai déjà vue voler, » il annonce à @Sybille Mowatt. Et ses yeux où ces soirs là crève l'ennui qui gobent chaque plume qu'elle laisse tomber. Jusqu'à en renvoyer les couleurs, ronds et pleins de fantaisie.

Il fouille ses poches comme si lui aussi pouvait y faire apparaître un bouquet de fleurs à offrir à l'oiseau de scène - n'en tire qu'une cigarette qu'il glisse entre deux doigts. Et précise, avec un temps de retard, puisque parfois ses mots manquent leurs cibles et arrivent déformés de leur idée - si au moins ils étaient plus jolis, il en ferait briller la forme quand le fond se perd dans les nuages. « Dans les airs, pas.. les portefeuilles. » Sourire piteux.
Mais sourire jusque dans les yeux.

31/12/2022, 19:08

Il faut quelques instants à la fillette pour réfléchir, tournant des mirettes grandes ouvertes vers @Juniper Dagwell comme elle tambourine pensive de ses petites mains sur le crâne de Pilou. C'est que Nevaeh, sans être trop gâtée, est une enfant très aimée, et il n'est rien que son père ne trouverait un moyen de lui offrir. Rien, vraiment ? Il y a bien quelque chose, et qui leur plairait à tous les deux. « Je veux que ma maman revienne ! » elle s'exclame enfin, dans un sourire dévoilant de jolies rangées de quenottes. « S'il vous plaît, Monsieur. » Elle ajoute très vite, car tante Michelle tient à ce qu'elle soit toujours polie.

Le magicien en étire un sourire matois, caresse d'une main sa moustache parfaite. Feint une réflexion profonde, avant de hocher du chef pour la gamine. « Ta maman ? Très bien. » Et sans attendre il lève deux pattes pour y enfermer une minuscule, qu'il agite de haut en bas dans le rire carillon de la petite. La magie peut prendre toute forme dit-on, et ici il semble qu'elle revête des iris juvéniles plus éclairées que tous les artifices, toutes les poussières qu'il aurait pu jeter pour accompagner son sort. Qui penserait encore avoir perdu son argent devant un tel ravissement ?

Le Miracle la relâche, et c'est sur @Pilou Lacombe qu'il baisse un regard toujours joueur. « Tu ferais mieux de ranger l'appartement demain, jeune Lacombe. Ton téléphone vient de sonner je crois, pourrais-tu nous lire tes messages ? » A l'écoulement des mots l'oeillade s'est faite intense, et c'est mécanique que le jardinier s'exécute, la figure impassible quand il déclame, d'une voix aussi neutre qu'elle est puissante, qu'elle en écrase les pensées de la foule un instant. « Vous me manquez... j'ai pris un billet d'avion. »

Tout ce que Pilou aurait pu ajouter avant de revenir à lui est couvert par un cri strident, suivi de « C'est vrai papa ?! C'est vrai maman arrive ?! » répétés le débit surexcité.

Et son œuvre achevée l'artiste se détourne, laisse la famille aux retrouvailles anticipées pour héler la foule. « Quelqu'un d'autre souhaite son miracle ? Ne soyez pas timides, c'est presque gratuit, vous avez déjà réglé le billet d'entrée ! » ponctué d'un rire puissant, diablement satisfait.

1/1/2023, 20:55

Le sourire serait presque totalement complice s'il n'y avait pas ses horribles oripeaux, sur son dos pour lui rappeler dans quel endroit il avait encore décidé de passer un énième moment de temps libre de manière stupide. C'est peut-être pour cela qu'il se prête au jeu, à la conversation alors qu'il aurait tout donné pour rester dans son coin à bouder comme un sale gosse qu'on a traîné de force. "Moi non plus. Y a plus intéressant, comme choix."

Surtout quand le choix finit par briser le coeur à l'assemblée. Ou du moins, à celleux qui connaissent l'histoire. Judd se dit qu'il va devoir trouver le temps (chose dont il dispose en abondance) pour passer chez le Lacombe le lendemain, quand l'avion aura atterri sans cette horrible bonne femme et que la petite aura le coeur brisé. C'est sans doute pour ça qu'il déteste autant ce genre de spectacles : la déception finit toujours par arriver.

Le rire qui avait suivi la première promesse de souhaits réalisés ne revient pas fleurir sur les lèvres du jeune homme. Non, l'endroit commence à lui paraître étouffant, comme si les murs se rapprochaient petit à petit. C'est sans doute le mélange d'odeurs, ce bouquet immonde de sueur, de sucre en abondance et le parfum de leurs propres clopes qui lui monte à la tête et lui retourne l'estomac. Judd commence à pâlir, à verdir presque. Il n'a pas mangé grand chose avant de venir, pourtant, mais il sent déjà l'ensemble lui brûler l'oesophage, presque prêt à réapparaitre, comme un mauvais tour de magie. "Mon plus grand souhait, là, ça serait de réussir à prendre l'air" tente-t-il envers le.a nouvel.le complice de cette soirée, d'un ton qui se veut riant mais qui sent le malaise venir. "Pas de sortie dérobée, je présume ?" Parce que traverser la foule dans cet état, si cela prend une tournure plus urgente, risque bien d'apporter une nouvelle source de cris. Mais sûrement pas des cris de joie, cette fois.

4/1/2023, 19:30

Son attention entièrement tournée vers son mannequin d’Abercombrie reconverti en médecin légiste, Flint n’entendit pas tout de suite l’échange entre Miracle et Nevaeh et ce ne fut que grâce aux cris de stupéfaction de l’assemblée qu’il raccrocha les wagons. “La sa-lope!” ne put-il s’empêcher de réagir en entendant le magicien exaucer le voeu aussi attendrissant que démoralisant de la gamine. Son estomac se noua en entendant les paroles échangées, enviant d’un certain côté la gamine pouvant revoir sa mère et ayant pitié pour elle dans le même temps. La mère de la demoiselle avait un sens du timing des plus extraordinaires autant qu’un toupet monumental. On ne revenait pas dans la vie de son enfant après l’avoir lâchement abandonné pour aller faire la java à Hollywood comme si de rien n’était, comme si des coeurs n’avaient pas été brisés.Et ce même si c’était Monsieur Miracle himself qui avait oeuvré en ce sens. Il aurait pu réagir plus tôt. L’espace d’un instant, il se demanda s’il était capable de faire revenir sa propre mère d’entre les morts. Il glissa son regard sur l’assemblée, en se disant que l’endroit était idéale pour une attaque de zombies et mit de côté sa réflexion, se sentant progressivement mal à l’aise alors que ses méninges carburant de scénarios n’ayant rien à envier aux pires séries Z. Ils étaient beaucoup trop nombreux dans cette tente. Et si un incendie se déclenchait ? Et si l’oxygène venait à manquer ? Il passa le doigt sur le haut de son t-shirt pour s’accorder un peu plus d’oxygène.

“Après on s’étonne que je les fuis comme la peste.” souffla-t-il à l’égard de son séduisant voisin. “Les femme...” Si avec ça, il n’avait toujours pas compris qu’il préférait les amitiés viriles et plus particulièrement la sienne, l’étape suivante était de twerker devant lui en tenue d’Adam. Il hocha négativement la tête, d’un air déçu et empli de jugement. La gamine qui se trouvait à ses côtés au premier rang lui jeta un regard noir qu’il s’efforça d’ignorer mais sans parvenir à dissimuler la mine de dégoût qu’il ressentait devant le sucre étalé par cette dernière sur ses joues. Un mini zombie bourré au sucre glace qui lui donnait la nausée. Elle allait le salir et étaler sa bave sur son jean qui en avait peut-être vu des mûres et des pas vertes mais se passait bien de bave d’enfant. Histoire de se redonner une allure, il ferma les yeux pour se concentrer sur sa respiration qui se faisait néanmoins et aussi soudainement que de manière imprévisible plus courte.

Un léger déséquilibre du fait de cet aveuglement aussi volontaire que déstabilisant dans la chaleur moite de la tente le contraint à se rattraper au haut de Saül pendant que de son autre main, il plaquait sa bouche. Une remontée âcre caractéristique et qu’il ne connaissait que trop bien s’empara de sa gorge. “Oulà, je ne me sens pas très bien je crois.” parvint-il à articuler sans mal, ses sens aux aguets et sa concentration au maximum pour éviter de rejouer la scène de l’exorciste. Il avait l’impression d’avoir si chaud que ses joues devaient virer cramoisies alors même qu’elle tirait davantage sur le blanc cireux tandis que son estomac continuait de jouer les saltimbanques. C’était peut être l’endroit fait pour les sauts acrobatiques mais ça ne devait pas impliquer les organes. Serrant les dents, il observa autour de lui les possibilités de sortie et à moins de monter sur scène, il devrait soit traverser la foule bien trop dense, soit s’emparer du sceau de pop-corn dans lequel la main d’un mioche plongeait. Il eut un reflux qu’il parvint cependant à maîtriser au dernier moment, poussant un gémissement semblable à celui d’un enfant réclamant sa mère. A l’instar de Nevaeh, elle n’était cependant pas prête de venir.

6/1/2023, 16:10

Les yeux - crevant l'envie - sont rivés sur l'illusionniste alors que Gideon en oublie presque l'homme nerveux qui lui sert de cible. Iel délaisse sa cigarette au goût trop âcre pour se concentrer sur le souhait de la gamine - légère grimace aux lippes, voilà longtemps que le visage de sa propre mère ne lui est pas venu à l'esprit - et se laisse prendre au jeu (une fois encore), tentant de deviner comment le Miracle aller y parvenir. Car jamais il n'a déçu. Le téléphone sonne pour le prouver et Gideon ne déplore que le manque de panache (et la sensation insidieuse qui lui remonte le long de l'œsophage).

La cabane est pleine à craquer de corps sentant la transpiration, les odeurs des parfums et déodorants se mélangent avec celle des sucreries qui collent aux doigts des gosses. L'estomac de Gideon semble tressauter dans son ventre et quand iel pose de nouveau les yeux sur le brun, il a le même teint que le sien. Cireux. "Tes cigarettes ?" demandé d'une voix débarrassée de ses élans spectaculaires. S'en tenir aux mentholées, cela sent meilleur, c'est plus doux au fond de la gorge, ça ne colle pas la nausée aux fumeurs occasionnels. Une main nerveuse passée dans ses cheveux blonds en brosse et le regard azuré parcourt les lieux. Tentative de se rappeler derrière quel pan de rideau est l'entrée. Iel sent le tissu lourd et poussiéreux juste derrière eux, se rappelle d'avoir marché un peu pour rejoindre l'homme. Ils n'ont juste qu'à le longer jusqu'à retrouver la porte. A droite ou à gauche ? Gauche. "Par là !" indiqué à l'homme alors que Gideon se met à jouer des coudes entre les gens pour atteindre l'air frais, écarte un pan de rideau, aperçoit la porte.

bonus/malus : +1 -2
2-6. échec

6/1/2023, 16:10

Le membre 'Gideon Crowe' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

'Dé' : 9

7/1/2023, 20:28

Eliakim n'était pas censé être ici. Si cela n'avait tenu qu'à lui l'ainé des Malveaux, sheriff en poste à Lafayette depuis des années n'aurait jamais franchi le portail de la fête foraine. Il ne voulait pas être ici, il ne devait pas être ici, et pourtant il se tenait entre sa femme Judith et une famille de paroissiens impressionnée, dont les enfants applaudissaient à grands cris en réclamant aux aussi un miracle. Mais Eliakim savait depuis longtemps que contrarier les lubies de son illuminé de cadet pouvait revenir à offenser le Seigneur, et jamais il ne se permettrait telle infâmie. Lui maîtrisait les règles du monde des hommes, et laissait à son petit frère le soin de lui traduire celles du royaume céleste, d'où parfois la vérité apparaissait au pasteur dans ses songes.

Le début du spectacle ne l'impressionna guère, ne lui offrant qu'un léger malaise et il s'assurait d'un oeil calme que ses nièces et neveux, Joshua, Eve et Judd (dans l'ordre de préférence) partageaient son sentiment. Leur place n'était pas plus dans cette cabane branlante que la sienne, mais l'occasion était là de rappeler aux enfants à quelles dérives pouvaient emmener des croyances barbares, entre blasphème et criminalité.

La gène monte, grimpe insidieuse dans ses entrailles jusqu'à ce que la tête lui tourne, la salle bondée chancelle derrière ses rétines. Il a chaud, terriblement, et un regard vers son épouse lui assure que la sensation est partagée. Elle blêmit, il grimace, et bientôt le voilà qui tente de retenir des quintes de toux dans son poing. Qui s'intensifient, raclements désagréables et crachats rosâtres contre sa peau, l'estomac tordu au gré de ses expulsions. La douleur lui transperce le ventre, aiguillonne son crâne et ses jambes tremblent, peinent et puis n'en peuvent plus.

La foule remue et s'écarte quand le policier tombe à genoux, la position presque pénitente comme il rend sur le sol le contenu de ses intestins, largement teinté d'un rouge épais et sirupeux. Dans sa misère il peut remarquer que d'autres partagent son mal, sa famille au complet et quelques inconnus toussant, crachant, vomissant et suant à grandes gouttes. La pièce s'emplit de gémissements maladifs et de plaintes apeurées, aussi il lève une main faible, se redresse avec une force moribonde, tonne entre deux toux qui maculent sa barbe et sa chemise blanche. « Pas de.. panique. Restez.. calmes. »

Il entend, vaguement, d'autres séries d'applaudissements venir d'un coin de la salle, où Monsieur Miracle vient de faire apparaître de l'intérieur de sa veste le titre de propriété d'une sublime maison pour un père de famille en difficulté financière, et le lui tend après avoir serré sa main. « Bien d'autres sont encore à venir, criez ou levez la main, » il propose, aveugle à l'épidémie qui prend les spectateurs.

NOTE HRP si vous souhaitez effectuer un lancer de dés pour une action contactez le staff qui vous indiquera l’échelle particulière s’il y a et les effets de votre action

8/1/2023, 16:16

impossible comes true

Tu fais fi du médaillon que te montre fièrement Flint. Peu t’importe la beauté du bijou, ton attention est définitivement happée par les faits et gestes du magicien que tu ne daignes, à aucun instant, quitter des yeux. Sauf peut-être à l’énonciation de ce nom qui ne t’est pas étranger. « Attends…tu as dit Clairbone ? Ou Claiborne ? » Tes sourcils se froncent instantanément et tes pupilles reviennent s’amarrer aux lèvres de ton compagnon, désireux d’en apprendre davantage sur cette famille plutôt que de l’écouter s’égarer sur des chimères. À cette effet d’ailleurs, le ton de ta voix devient davantage épineux, agacé une fois de plus par l’égarement perpétuel dont fait preuve ton voisin. Heureusement néanmoins, il semblerait qu’il ne s’en formalise pas plus que ça et dévie à nouveau le sujet sur la suite du spectacle. Tu te reconcentres toi aussi sur les élucubrations dudit magicien mais consens tout de même à garder une oreille attentive sur les commentaires de ton voisin -sait-on jamais, tu pourrais en apprendre davantage sur les habitants de Lafayette sans même avoir besoin de l’interroger-.
Plus tu observes le charlatan, plus ta gorge se serre et tes muscles se tendent. Tu ne saurais l’expliquer, mais tu pressens quelque chose. Au-delà du lieu qui se charge d’une atmosphère davantage étouffante à mesure que les minutes s’écoulent, l’attitude omnipotente du protagoniste des lieux attise en toi défiance et hostilité. À moins peut-être que tout ceci ne soit que le reflet fidèle de tes instincts les plus primaires. Qu’importe. Tu déglutis. Cette situation n’est plus tenable.
Et pour cause. La main de Flint, soudainement agrippée aux mailles de ton pull, t’extirpes de tes songes. Tu réagies dans la foulée en empoignant fermement son bras, maintenant ainsi solidement son appui et détournant ton attention du magicien pour mieux la porter sur son état. « Eh, qu’est-ce qu’il y a ? Flint ? Regarde-moi ! » Tes sourcils se froncent davantage, et, en un mouvement, tu viens saisir le visage de ton compagnon avec ta main libre. Là, tu le découvres avec un teint cireux et largement cerné, bien loin de sa bonne mine habituelle. Tu t’aventures davantage à toucher sa jugulaire, constatant sans aucun mal que son épiderme est bouillant, mais aussi moite, et que son pouls est étonnamment fébrile. Un malaise ? Maintenant ? Aussi brutalement ? Tout ceci n’a aucun sens. Rapidement, tu constates que le cas de Flint se voit être partagé par quelques autres personnes non loin de vous, tantôt au son de leur gémissement, tantôt à l’odeur fétide des premiers vomissements qui se mêle au parfum âcre des lieux. Ton agacement de ce début de soirée se change en une profonde vague d’inquiétude, et en un cruel sentiment d’impuissance face à ce chaos naissant. De son côté, l’enveloppe charnelle de Flint semble se voûter davantage, sans nul doute à cause de la douleur qui doit sévir entre ses entrailles. Tu délivres son visage et viens, fermement encore, le traîner jusqu’au premier rang de la scène, au milieu des enfants.« Assieds-toi là et ne bouges pas, je reviens te chercher. » Ici au moins, il te semble que ton compagnon aura davantage d’oxygène que de l’autre côté de la tente, là où tous les adultes se sont agglutinés pour mieux laisser le champs libre aux plus petits.
Instinctivement, tu portes ton bras jusqu’à ton visage pour mieux couvrir tes voies respiratoires et tentes prudemment de te frayer un chemin jusqu’à celui qui, tu en est certain, est le seul responsable de ce désastre…Mais où se cache-t-il ?

Sensibilité mystique | Réussite sur 5 - 9.
Saül ne parvient pas à localiser Monsieur Miracle dans la foule : 1 - 4
Saül parvient à localiser Monsieur Miracle dans la foule : 5 - 10

Tu n'as fait que quelques pas, et pourtant, il semble sorti de nulle part, là, rayonnant à travers la peuplade. Le temps est comme arrêté, les plaintes se taisent, l’odeur disparait. L’entièreté de ton enveloppe se raidie, incapable de faire un pas de plus. L’espace d’un instant, tes sens semblent se bousculer, s’entrechoquer. Tu veux fuir, puis avancer ; tu es stupéfait, puis convaincu ; tu te sens coupable d'avoir laissé Flint seul, puis dévasté par la colère alors même que tu pressentais déjà le pire à votre arrivée dans les lieux. C’est comme si ta raison luttait contre quelque chose qui, cela ne fait aucun doute, te dépasse totalement. Quelque chose de totalement surréaliste…hypnotique…surnaturel ? Tu divagues, oublies ce pour quoi tu t'es frayé un chemin jusqu'ici, oublies les plaintes haletantes de Flint…Jusqu’à ce que la voix de Monsieur Miracle perce ce désarroi en un tintement malin. Là, tu clignes frénétiquement tes paupières et parviens péniblement à reprendre le contrôle de tes membres. Seulement, et sans même avoir le temps de réellement comprendre pourquoi, tu lèves violement ta main et aboies un « Moi ! » autoritaire, mais néanmoins déterminé. Diable, on croirait entendre le vieux Galloway dans ses pires humeurs.

8/1/2023, 16:16

Le membre 'Saül Galloway' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

'Dé' : 7

8/1/2023, 20:21

La dynamique change, le ton perd de sa superbe chez saon partenaire du jour. Il a le " Non " qui claque, sans l'envie de s'éterniser. Parce que de toute manière, s'il ouvre encore la bouche, il va vomir. Même s'il ne l'ouvre pas, en fait. S'il se sentait mieux, il prendrait cinq minutes pour faire part de son mécontentement, de faire remarquer que son paquet n'était pas complet, quand il en a proposé et que, surtout, il en avait fumé, ce qui serait débile s'il savait pertinemment que c'était SES clopes les responsables.

Ça lui coupe presque l'envie de suivre la voie vers l'air frais, d'enfin respirer autre chose que l'air vicié qui règne entre les tentures poussiéreuses qui recouvrent le bois de la construction précaire.

De toute façon, il n'a pas vraiment le temps de se questionner sur l'éventuel destin qui l'attend, dehors, avec cette personne qui n'hésite pas à directement l'incriminer quand iels commencent à se sentir mal. Sa gorge le brûle, il peut sentir la bile se frayer un passage et remonter là où elle ne devrait être. Il sert les dents, comme si cela allait changer quelque chose, comme si cela allait retarder l'inévitable. Une quinte de toux le rattrape et, garçon poli mais absolument pas moderne, il tousse dans sa main (c'est dans son coude, les gars. La main, c'est so 2019).

Merde.

C'est pas déjà le cancer du poumon qui l'attaque, quand même ? Parce que Judd est peut-être du genre à préférer les remèdes maisons aux passages chez le médecin mais il est pratiquement sûr que la couleur rosée du glaire qui recouvre actuellement sa paume n'est pas une chose normale et non inquiétante. Le goût ferreux qui l'accompagne n'est certainement pas un bon présage. Encore moins quand il remet le maigre contenu de son estomac aux pieds de @Gideon Crowe, en toute élégance.

Il ne prend pas le temps de s'excuser - pourquoi faire, de toute façon. Dès qu'il se relève, il scanne la foule des yeux, pour trouver ceux de sa famille qui étaient venus avec lui. Parce que peut-être qu'eux ne seraient pas toucher par la gastro fulgurante et agressive qui le touche. Il ne les voit pas, dans un premier temps, comme aveuglé par la migraine qui lui martèle le crâne, avant de comprendre la source des plaintes apeurées qui résonnent comme un marteau-piqueur dans sa tête.

Il fend la foule avoisinante, Judd, chancelant de douleur, s'arrêtant tous les trois pas, pris par la nausée, avant de finalement les rejoindre. Tou.te.s. Tou.te.s sont dans le même état, sang et bile tapissant les alentours. La vache, les gastro sont vraiment horribles, cette année.

Elle dit quoi la sensi ? a écrit:
Malus -2 parce qu'il est pas en très bon état le petiot
1 : Pige rien, panique, trébuche sur un.e cousin.e en train de gerber, se tord la cheville
2 - 4 : RAS, gastro générale ?
5 - 9 : Voir avec le staff
10 : Voir avec le staff

8/1/2023, 20:21

Le membre 'Judd Malveaux' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

'Dé' : 3